10/05/2016
S’il devait exister un paradis sur terre, ce serait certainement le Mas de l’Amarine à Saint-Rémy de Provence ! Parfois excentrique, souvent rebelle, toujours exquise dans ses attentions, cette jolie auberge contemporaine cultive à l’envi convivialité et partage. Ici le luxe se conjugue discrètement au fré des saisons et le terme Hospitalité trouve tout son sens.
Quand Alice, fraîchement diplômée de l’école hôtelière de Lausanne et son cuisinier de mari Bernard, débarquent à Saint-Rémy de Provence, initialement pour quelques mois afin de s’occuper de la vente d’une maison familiale, ils ne se doutent pas que cette dernière changera le cours de leur vie et qu’il y déposeront finalement leurs valises pour s’y installer durablement !
Cet ancien mas agricole devenu maison d’artiste, mise en beauté et habitée par le peintre Roger Bezombes dans les années 50, n’en finit pas de charmer ses visiteurs. A mi-chemin entre galerie d’art, atelier d’artiste et hôtel, le Mas de l’Amarine expose ses mosaïques colorées et son joyeux déballage de curiosités insolites, invitant le visiteur à un voyage sensoriel inédit.
Alice en maîtresse de maison accomplie s’applique à créer pour ses hôtes une atmosphère à la fois chaleureuse et originale avec cette pétillance dont elle ne se départit jamais. Tous les soirs, à l’heure de l’apéritif, elle a pris l’habitude de papillonner entre les canapés confortables du salon ou de la terrasse munie d’un gigantesque livre qui ouvre chaque jour une nouvelle page de l’histoire gastronomique de la maison.
Le menu, calligraphié à la main, fait peau neuve tous les jours et révèle une cuisine saisie de l’instant qui fait la part belle aux beaux produits du terroir et à la convivialité. Plats à partager, assortiments de légumes fraîcheur, ou poissons tout juste pêchés, les assiettes traduisent la générosité de la Maison et reflètent souvent l’humour et la spontanéité du Chef. Et, en guise de cerise sur le gâteau, la carte des vins imaginée par Alice et son sommelier, est qualifiée d’exceptionnelle dans la région.
Fille et petite fille d’antiquaires, amoureuse des objets des années 50, 60 et 70 qui se posent en fil rouge de la Maison, Alice aime à répéter que l’art de recevoir se cultive au quotidien. S’il est souvent compliqué d’entretenir la notion de partage tout en préservant l’intimité et le confort des clients, Alice semble avoir trouvé le secret pour y parvenir et considère ses hôtes comme des invités.
Ce qui était très important pour nous quand nous nous sommes appropriés ce lieu, c’était de garder l’esprit de maison qui le caractérisait
Côté chambres, c’est la couleur qui s’est posée en fil conducteur de la décoration, tandis que dans les suites, des univers plus doux on été privilégiés afin de davantage mettre en valeur les très beaux volumes.
Tout autour de la maison, le jardin centenaire contribue à la quiétude des lieux avec son bassin agrémenté de trois fontaines sculptées par un de leurs amis artistes. On y retrouve une multitude de balcons, petites terrasses ou espaces ombragés qui invitent à savourer l’instant autour d’un verre.
Dans un joyeux esprit de bohême, le mas convie chaque année un ou plusieurs artistes à partager leur table. Nous y avons croisé Monique et Vincent Buffile, céramistes à Aix-En-Provence avec qui Bernard prend au pied de la lettre l’expression les arts de la table et réalise de superbes accords contenant-contenu.
A ses heures perdues, Alice se rêve aussi artiste et crée le mobilier original qui orne la salle à manger comme ces tables qui se terminent par une petite virgule pour lui permettre de faire ses découpes devant le client et de l’inviter à s’imprégner davantage de l’histoire de la maison et de sa générosité.
Notre métier, c’est raconter et transmettre des histoires
Le Mas de l’Amarine était une maison de famille, elle est devenue leur maison et celle de leurs hôtes, ne serait-ce pas là l’essence même de l’hôtellerie ?! Et quand, en guise de conclusion, on leur demande leur définition du luxe :
Tout est difficile avant d’être simple. Quand on arrive à la simplicité, on touche au luxe !
Crédit photo : Nicolas Bourgignon et Catherine Seiler
Catherine Seiler
Rédactrice en Chef de Luxury Must Hospitality