29/04/2014
Quand Bruxelles fait la part BEL au Luxe
Il est le porte-drapeau des valeurs chères au Brussels Exclusive Labels que sont la tradition, le service, l’authenticité, le savoir-faire ou l’excellence du produit. Il arbore avec élégance et raffinement les signes du luxe bruxellois. Il défend avec passion les marques qui constituent l’ADN du BEL. Jean-Pol Piron insuffle depuis 4 ans un dynamisme extraordinaire à ce label volontaire et multisectoriel, véritable référence en matière de luxe européen.
À la tête d’une belle entreprise, Aquamass Design, qu’il a créée au début des années 80 et qu’il a su faire grandir et développer avec intelligence au fil des années pour devenir une référence dans le secteur de la salle de bain haut de gamme, Jean-Pol Piron revendique haut et fort un luxe fidèle à ses racines et à ses valeurs. Il nous a reçus pour un entretien autour du thème de la marque en marge de l’Assemblée Générale du BEL qui se tenait à Bruxelles en avril dernier.
« La vraie bonne nouvelle aujourd’hui, c’est le retour en force de la marque avec un grand M ! Les marques ont quelque chose à dire, à raconter ». C’est ainsi que débute notre entretien avec ce passionné pour qui la marque restera toujours l’étendard du luxe.
A l’heure où les repères sont de plus en plus difficiles à trouver, il semble que le luxe revienne à ses fondamentaux et prône l’importance de la marque comme fer de lance de toute une industrie qui doit sans cesse se réinventer pour être compétitive.
« A Bruxelles, la marque est basée sur un luxe non ostentatoire » comme aime à le rappeler Pierre Degand le célèbre tailleur Bruxellois qui peut s’enorgueillir d’habiller le Roi. Le luxe belge est en effet un luxe plus artisanal, plus discret, qui défend davantage l’être que le paraître.
La vraie bonne nouvelle aujourd’hui, c’est le retour en force de la marque avec un grand M ! Les marques ont quelque chose à raconter
« Nous revenons à l’essence même du commerce du luxe, c’est à dire aux notions de service et de qualité et c’est bien car jusqu’à présent on a fait tout et n’importe quoi en matière de luxe dans le monde, avec beaucoup de bling-bling et peu de vraies valeurs ! » ajoute Jean-Pol Piron.
Si une définition de la marque est toujours compliquée à établir car chaque entreprise défend la sienne, nous avons constaté, lors de toutes nos rencontres avec les marques du BEL, qu’une marque ne peut s’envisager sans prendre en compte le facteur humain.
« Une marque doit transpirer ses racines, on doit sentir ces passionnés qui travaillent depuis toujours au design ou dans les ateliers, on doit sentir cette créativité qui est l’ADN de toute marque et tout cela doit susciter l’envie d’acheter, de se faire plaisir, de faire plaisir à l’autre ». En ces périodes tourmentées sur le plan économique, nous devons donc certainement revenir à une ère de plaisir, notamment celui d’acheter de beaux objets et plus encore revenir à des valeurs de partage et de bonheur.
Les marques fortes, celles qui font rêver, celles qui sont sur leurs racines, sur cette beauté des choses peuvent aider les gens à sourire, à respirer
Si la marque se positionne aujourd’hui en tant que « valeur refuge », elle peut également constituer un véritable levier de changement pour le secteur du luxe.
« Aujourd’hui, la vieille Europe a le blues, nos politiciens ne savent pas très bien où ils vont, l’européen se « victimise » plutôt que d’aller de l’avant et les créateurs que nous sommes connaissent des difficultés. C’est pour cela que les marques fortes, celles qui font rêver, celles qui sont sur leurs racines, sur cette beauté des choses peuvent aider les gens à sourire, à respirer. Et toutes les marques ensemble vont peut-être permettre au business européen de sortir de la crise, de cette morosité et de cette sinistrose ambiantes ! ».
Aujourd’hui, le véritable sujet, c’est donc la Marque, sa créativité, le désir qu’elle suscite, la qualité des produits qu’elle commercialise.
Le propos de Mercedes Erra lors du dernier Global Lodging Forum en mars dernier va d’ailleurs tout à fait dans ce sens lorsqu’elle souligne la place plus grande que jamais accordée aux marques qui deviennent un véritable levier de changement et reprennent du leadership face à la démission du monde politique. Une étude récente montre en effet que seulement 40% des gens du monde entier font confiance aux gouvernements pour initier le changement. Dans ce contexte, les entreprises portent davantage la responsabilité du changement social que les gouvernements ! 77% des consommateurs les plus avisés estiment même que les grandes entreprises ont un vrai rôle à jouer pour rendre le monde meilleur ! Mercedes Erra estime que si les marques veulent être de véritables acteurs du changement, il y trois conditions : « Elles doivent posséder une capacité à réinventer le futur, avoir un engagement corporate et social important et se baser sur l’humain afin de donner un sens à leurs produits ».
C’est également dans cette optique que l’un des adhérents du BEL, la maison Dandoy qui produit les véritables Speculoos belges depuis 5 générations, a pensé la refonte de son image il y a quelques années. Avec la volonté de transformer une entreprise familiale en une marque forte possédant une véritable identité afin de l’inscrire dans le 21ème siècle tout en gardant l’authenticité du passé dans son savoir-faire.
« Afin garantir le succès d’une marque, beaucoup d’ingrédients sont nécessaires mais ce qu’il faut remettre à tout prix au centre du jeu, c’est l’excellence de notre culture et tous ces talents fabuleux qui travaillent dans nos ateliers en Europe » ajoute Jean-Pol Piron. « Nous avons un rôle énorme à jouer en tant que Chefs d’Entreprise afin de motiver tous ces talents. Nous nous devons d’être positifs, gourmands, de transmettre notre passion, notre créativité et nos valeurs d’équipe ».
Le meilleur ambassadeur de la marque est le client. Il doit se trouver au centre de toutes les attentions, c’est à lui que les marques doivent transmettre cette magie, ce ressenti d’émotion qu’elles ont en elles.
Enfin, il ne faut surtout pas perdre de vue que le meilleur ambassadeur de la marque est le client. C’est donc lui qui doit se trouver au centre de toutes les attentions, c’est à lui que les marques doivent transmettre cette magie, ce ressenti d’émotion qu’elles portent en elles. Une émotion bien ancrée dans leur passé, leurs racines, et surtout leurs passions.
En conclusion, Jean-Pol Piron nous précise que malgré un climat morose, le luxe ne se porte pas mal, et qu’il n’aime pas parler de crise, mais plutôt de nouveaux modes de consommation. Il incite donc les entreprises à aller de l’avant, à penser différemment, à se battre pour se réinventer en permanence et enfin à défendre leurs marques corps et âme.