19/01/2015
Ce qui est beau, c’est la route, c’est le parcours humain avant d’arriver au titre !
Suivre l’équipe de France représentée par le Shangri-La Hotel Paris, signifiait pour nous, découvrir tous les aspects de l’International Catering Cup. Un concours international qui se déroulera à Lyon, en marge du SIRHA, à partir du 23 janvier prochain.
Et parce qu’un concours ne saurait se concevoir sans jury, nous sommes partis à le rencontre de Laurent Lalvée, élu Meilleur Ouvrier de France en 2007 et membre du jury. A quelques encablures de Nancy, il défend son métier corps et âme, à travers l’entreprise qu’il a créée, l’Echoppe Traiteur. Décryptage de 48h de tension extrême.
Dès les premières minutes de notre entretien, nous sommes au parfum, si Laurent est un homme discret, il est surtout un homme passionné. Un homme qui aime la vie et son métier par dessus tout et qui a donc tout naturellement trouvé son épanouissement dans l’accompagnement des jeunes et la transmission.
Le concours créé en 2008 a pris de l’ampleur au fil des années et s’est internationalisé pour accueillir aujourd’hui 12 équipes mondiales, avec notamment de nouvelles équipes étrangères dont on ne se méfie pas mais que Laurent qualifie de très sérieuses. Et c’est justement cette ouverture d’esprit qui intéresse et motive les membres du jury qui avouent tous beaucoup apprendre tant sur le plan technique qu’humain.
Laurent Lalvée fait partie du jury de travail qui accompagne et note les participants durant la préparation des plats la veille du concours. Il est également présent aux côtés des participants le jour J afin de les assister si nécessaire. Les critères de notations portent sur la maîtrise du geste, l’hygiène ou l’organisation. Un second jury a lui, la lourde tâche de goûter les plats et de départager les candidats.
Pourquoi prendre part à l’organisation d’un tel concours alors que vos journées sont déjà bien remplies ?
Je suis impliqué depuis longtemps au sein de la Confédération Nationale des Charcutiers Traiteurs afin de porter les couleurs de mon métier que j’aime. Il est très important de défendre sa corporation et d’en faire la promotion. Être jury me permet aussi d’apprendre beaucoup et d’élargir mes compétences en termes de Savoir-Faire. Les équipes étrangères ont d’autres techniques qu’il est toujours intéressant de découvrir.
Et puis quelques années après avoir passé le concours de MOF, cela a commencé un peu à me manquer ! J’aime bien les ambiances de concours, la tension dans les laboratoires. J’ai vécu ce bout de vie qu’est la préparation d’un concours avec passion, tant physiquement que mentalement, et c’est pour cela que c’était beau.
Qu’est-ce qui vous plaît dans l’accompagnement des jeunes durant un concours ?
Ce qui est beau, c’est la route, le parcours humain avant d’arriver au titre. Et finalement ce cheminement prévaut sur tout le reste. Peu importe si on ne décroche pas de médaille !
J’ai passé de nombreux concours et j’ai parfois échoué mais cela m’a appris à aller toujours plus loin, à me remettre en question et à construire de nouveaux projets. Et ça c’est le plus important ! Tout le reste n’est que technique !
Qu’est-ce que la transmission pour vous ?
Le rôle d’un MOF, c’est avant tout d’assister les jeunes au quotidien. Ce qui prime, c’est l’humain. J’aime transmettre les vraies valeurs du métier à mes apprentis. Il faut leur enseigner la base pour l’avenir. Il est par exemple très important de savoir tout fabriquer soi-même. Les gestes simples comme savoir éplucher des carottes ou émincer des oignons se perdent aujourd’hui alors que ce sont pourtant les véritables fondements de notre métier !
Quelle est votre vision de la profession demain ?
Une chose est certaine, les bons seront toujours là demain. Les vrais passionnés qui travaillent des produits de qualité et qui maintiendront un véritable service s’en sortiront toujours ! Et ça c’est plutôt rassurant !