14/09/2015
La rentrée hôtelière est marquée cette année par le lancement de l’hôtel l’Antoine en plein cœur d’un des quartiers les plus courus de la capitale, à deux pas de la Bastille, dans l’une des plus anciennes voies de Paris. Jadis terroir de Charonne, où se côtoyaient cultivateurs et vignerons, le quartier est par la suite devenu le fief des artisans d’art. On y retrouve aujourd’hui encore des ateliers d’ébéniste au charme suranné, nichés au fond de passages pavés et verdoyants, qui cohabitent sans complexe avec les grandes enseignes commerciales, les studios d’artiste et les restaurants branchés. Un hôtel à l’identité très marquée, dont Christian Lacroix a signé la décoration.
Le bâtiment qui abrite cet original Boutique-hôtel a une véritable histoire, ancien couvent de bénédictines au 17ème siècle, il fut, en son temps, fréquenté par Baudelaire et connut ensuite diverses destinées commerciales au fil des années. Voisin des lieux depuis de nombreuses années, Christian Lacroix qui affectionne particulièrement l’arrondissement, semblait être le plus à même pour donner à l’hôtel une nouvelle identité, tout en conservant l’esprit du quartier.
Nous avons inscrit la façade dans l’enfilade des devantures classiques de la rue de Charonne, comme si l’Antoine avait toujours été là mais perpétuellement remis à jour
C. Lacroix
Christian Lacroix a choisi ici un parti pris audacieux en souhaitant recréer l’univers des galeries d’art, transposé à un appartement bourgeois. Une décoration étudiée dans ses moindres détails ne manquera pas d’interpeller les hôtes des lieux. Comme à son habitude, le couturier passé au design hôtelier depuis une dizaine d’années, met en avant sa volonté de toujours raconter une histoire et son goût pour la théâtralisation du quotidien.
Chaque niveau propose une ambiance et un style propre notamment en matière de mobilier, les espaces sont mis en scène par l’ajout de trompe l’œil de moulures et de murs de miroirs.
Du premier étage qualifié de technologique, aux murs clairs et au sol souple « technique », en passant par le 3ème étage qui rend hommage aux ateliers d’ébénistes traditionnels du quartier, jusqu’au 5ème étage en clin d’œil aux guinguettes et au célèbre dancing des années 40 le Balajo, le lieu s’inscrit dans le paysage du quartier et de son caractère tout en affirmant son identité forte.
Une originalité à souligner, Christian Lacroix a fait appel à Rémi Perret qui aime à se définir comme un narrateur d’objets, pour personnaliser certains espaces. A l’heure du tout jetable, cet artiste contemporain inclassable, amoureux du bois, récupère, chine, et glane pour associer ses trouvailles et en faire des pièces uniques. Il a réalisé pour l’Antoine les chevets des deux premiers étages. Les espaces sommeil revisités par Rémi invitent au rêve, son univers est drôle, fantasque, souvent décalé et apportent un peu de magie aux lieux.
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